Né en 1984 à L’Isle-Adam (Val-d’Oise), Nico Delort est un illustrateur fantastique franco-canadien, spécialisé dans le dessin en noir et blanc réalisé sur cartes à gratter. Il vit et travaille à Paris.
Passionné par les grands récits de la culture populaire tels que Dracula, King Kong, Moby Dick ou encore Frankenstein, il exploite ces thèmes dans un travail minutieux dont la technique s’inspire aussi bien des gravures du 19e siècle de Gustave Doré que des planches de Bernie Wrightson (1948-2017), un maître américain du comic book d’horreur.
Lors d’une exposition de ses originaux à Paris en janvier 2018, le galeriste Daniel Maghen décrit ainsi sa façon de travailler : « À l’aide d’une plume, il prélève la matière dans un savant jeu de rayures, plus ou moins denses, sculptant l’ombre pour faire ressortir la lumière. Une technique qu’il sublime par un choix de compositions et de cadrages contemporains cinématographiques. »
Artiste référencé par l’agence Root Literary (Los Angeles), il dessine pour de nombreux médias et éditeurs de jeux vidéo nord-américains et de livres anglais : Blizzard Entertainment, The Black Library (Games Workshop), Quirk Books, Tor.com, Solaris Books, Lucasfilm, Penguin Books et Mondo. Il prend en charge l’image globale des romans à illustrer : visuels de couverture, illustrations intérieures et cabochons, dans un style graphique extrêmement fin et détaillé.
Son œuvre est plus connu Outre-Atlantique qu’en France. Nicolas Delort a été récompensé de plusieurs prix, dont la « Gold Medal » de la New York Society of Illustrators, en 2013 et 2014, et la « Gold Award » de la Spectrum Fantastic Art. Il est chroniqué par les magazines web culturels américains Juxtapoz, Supersonic Electronic et Colossal. Il est exposé à Los Angeles par la galerie Nucleus.
En 2022, il illustre le quatrième roman de l’écrivaine sino-américaine Rebecca F. Kuang, Babel (Harper & Collins), récit de dark academia dont l’intrigue utilise les ressorts de la magie et du complot dans l’ambiance gothique d’une université anglaise de la fin du XIXe siècle. L’ouvrage est rapidement traduit dans plusieurs pays. Pas moins de huit éditeurs lui achètent les droits d’utiliser son dessin de tour imaginaire.
La même année, l’éditeur Scribner lui propose de co-illustrer les pages intérieures du dernier Stephen King, Fairy Tale, avec le dessinateur chilien Gabriel Rodriguez. Ils alternent les chapitres : l’un prend les chapitres pairs, l’autre les impairs.
En 2024, il réalise – seul, cette fois-ci - la couverture et les illustrations intérieures, ultra détaillées, d’une édition de luxe de The Hunger Games (Scholastic) célébrant les 15 ans de la trilogie dystopique de Suzanne Collins.
En parallèle de ses travaux de commande pour le livre et ses expositions d’originaux, il est aussi illustrateur de posters de cinéma dont il revisite les codes. A la demande d’éditeurs d’affiches sérigraphiées britanniques ou américains, il réinvente par exemple les visuels de Nosferatu de Werner Hertzog, du Hobbit de Peter Jackson, de La Petite sorcière de Disney ou encore de L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais.